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Pour mieux comprendre le Blues, nous allons nous intéresser à ses origines géographiques et historiques à travers les work-songs.

Après l’écoute des ces 3 extraits, dans quel contexte historique les situeriez-vous? De quelle manière sont chantés ces extraits?

  • On remarque après l’écoute de ces extraits que le chant est répétitif, en anglais, et qu’on entend un soliste d’abord, puis les autres qui lui répondent ou qui répètent. Cela s’appelle le « call and respons » (en anglais: l’appel et la réponse). Ce mode de chant sera retrouvé plus tard dans le Gospel

  • Les paroles sont elles aussi répétitives, on peut y entendre des mots qui font référence à la religion. On retrouve également pleins de mots faisant référence à la souffrance, à la peine et à la dureté du labeur.

  • En plus d’être le seul moyen d’exprimer leur souffrance au travail, que ça soit en tant qu’esclave ou prisonnier, ces chants sont également presque toujours  accompagnés d’une pulsation régulière produite par les instruments de travail, comme un accompagnement instrumental pour garder le rythme. Ils seront plus tard remplacés par des claquements de mains dans le gospel, des claquements de doigts dans le jazz et tous simplement par des instruments à percussion comme la batterie.

Les esclaves noirs américains sont arrivés d’Afrique suite au commerce triangulaire (17 e/18e siècle). Cette traite négrière, aussi appelée Traite Atlantique ou Traite Occidentale désigne l’échange entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques, mis en place pour assurer la distribution d’esclaves noirs aux colonies du Nouveau Monde (continent américain). En échange, ils approvisionnaient l’Europe en produits des colonies (voire en esclaves) et l’Afrique avec des produits européens et américains. Une fois au travail dans les colonies, ces esclaves chantaient des Work-songs pendant qu’ils travaillaient (champs de coton, canne à sucre, chemins de fer).

Que retenir ?

Le Work-Song : Chant de travail. Musique vocale souvent interprétée en call and respons, destinée à soutenir un travail en rythme, en particulier par les travailleurs afro-américains. Né de l’esclavage, ce chant est une des origines du blues et du jazz. Il est apparu aux USA au 18ème siècle.

 

Call and respons : En musique, un appel et la réponse – succession de deux phrases habituellement chantées par un soliste et un chœur. La deuxième phrase est entendue comme un écho direct ou une réponse par le chœur à la première phrase par le soliste.

 

 

 

 Après l’esclavage, le Blues

VIDEO: Extrait du documentaire « Black Music: Des chaines de fer aux chaines en or » (ARTE) – 10 premières minutes)

Les Work-songs qui étaient chantés au travail étaient destinés à soulager l’ennui d’une tâche répétitive ou à augmenter l’efficacité en maintenant un rythme régulier. Ces chansons incorporaient souvent des grognements, les gestes des ouvriers et les sons de leurs outils comme accompagnement. Après l’abolition de l’esclavage en 1865, les instruments de musique ont progressivement remplacé
les outils pour donner naissance au blues à la fin du 19ème /début du 20ème siècle. Le blues a également gardé le caractère répétitif et plaintif des work-songs mais a perdu le caractère souvent religieux, réservé lui, à un autre style né à la même époque : le negro spiritual.

Ecoute : SWEET HOME CHICAGO (1936) – Robert Johnson (1911-1938)

 

  1. Quelle est ton impression en écoutant ce blues ?

  2. Robert Johnson s’accompagne de quel instrument ?

  3. Que remarques-tu (chant, rythme, mélodie, caractère…) ?

A l’origine : le Blues est une forme musicale chantée et accompagnée qui exprime les sentiments les plus profonds de l’homme : Amour, peine, espoir… Le blues est toujours construit de la même façon, 12 mesures à 4 temps que l’on répète indéfiniment : c’est ce qu’on appelle la grille d’accords. Et c’est sur cette grille que repose la mélodie mélancolique et plaintive du blues.

 

Exercice : Réécoute le début du morceau et compte les temps pour repérer à l’oreille les 12 mesures de la grille d’accords dans le tableau ci-dessous.

 

Le blues est devenu le langage universel des musiciens de blues mais aussi de rock ou de jazz.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Blues est un style musical apparu aux États-Unis au début du 20ème siècle. Ses caractéristiques principales sont : la grille d’accords (en 12 mesures), caractère plaintif, répétitif et mélancolique (douleur, tristesse, nostalgie), rythme balancé (shuffle) et l’accompagnement instrumental simple souvent constitué d’une simple guitare, puis éventuellement d’une batterie.

 

 

 

 Un nouveau souffle pour le Blues

 

 

 

 

 

 

 

 

Ecoutes : Repère les éléments du blues dans ces différents extraits et remplis le tableau

 

 

Après avoir analysé ce tableau, vous essaierez de répondre par groupe aux questions suivantes:

  • Qu’est ce qui a changé concrètement dans le Blues depuis le début du 20ème?

  • Pourquoi à votre avis le Blues est toujours populaire aux États-Unis et dans le reste du monde ?

Que retenir de cette étude?

Le blues traite généralement du problème de la condition des noirs américains, de l’esclavage, des difficultés du quotidien, des souffrances de l’âme et du cœur, du malheur et de la pauvreté. Si les conditions des noirs américains se sont considérablement améliorées depuis le début du siècle, cette musique de complainte continue tout de même d’exister grâce à sa grille d’accord facilement identifiable et modulable, continue de se développer, d’influencer de nouveaux genres de musiques et d’inspirer les musiciens.

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La grille de blues 

Ray CHARLES (1930-2004)

"What I'd say" (1958)

Ray CHARLES est un auteur compositeur interprète afro-américain, surnommé « The Genius », qui s’est illustré dans de nombreux styles musicaux, du gospel au rhythm and bluesen passant par le jazz, la country et le blues. 

En 1958, un morceau qu’il improvise sur scène et qu’il enregistre l’année suivante devient un grand succès : What I’d say. C’est la naissance d’un nouveau style, dérivé du gospel et du rythm and blues : la soul music, le terme anglais « soul » signifiant « âme ». De ce nouveau style naitront le funk, le rap, le R’n’B..

J'utilise le bon vocabulaire :

 

Un accord est un ensemble de plusieurs sons (au moins trois) joués ensemble.

La façon dont s'enchaînent les accords constitue l'harmonie d'un morceau.

Lorsque le même enchaînement d'accords est répété tout au long d'un morceau, on appelle cela une grille harmonique.

Dans les musiques populaires, on appelle Call and response ("appel et réponse") le dialogue entre un soliste et un ensemble, forme héritée du Negro Spiritual et du Gospel.

En écoutant cet extrait, nous avons remarqué :

 

Dans la première partie, l'accompagnement et le chant sont répétitifs.

 

Dans la deuxième partie, il y a un "dialogue" entre le chanteur et un choeur de femmes. 

Les prémices… jusqu’au rockabilly

Au commencement étaient le jazz et le blues

. Puis dans la pure veine de ces genres musicaux, le R’n B, Rythm’n Blues : écoutez voir Ray Charles et Hit the road Jack, vous l’avez déjà certainement entendu ! Le tempo s’accélère et dans les années 50, chez les blancs américains, apparaît un nouveau genre musical : le rockabilly. C’est un mot-valise entre rock et hillbilly, ce dernier représente la musique populaire blanche américaine en opposition au R’nB des Afro-américains. Plus tard on l’appellera musique country. Qui n’a jamais entendu Cotton Eye Joe ?

Bon revenons au rockabilly. On considère que l’un des premiers titres de ce genre date de 1954, avec That’s alright Mamad’Elvis Presley :

Vous noterez l’entrée toute en sobriété du King !

En 1954, Bill Haley et ses Comets sortent également le fameux Rock around the clock.

Voyons plus en détail l’instrumentation habituelle d’un groupe de rockabilly :

 

Habituellement il comprend un chanteur, une guitare électrique, une batterie et une contrebasse. Dans le groupe de Bill Haley on peut noter qu’il y a un saxophone et un piano en plus.

La tenue vestimentaire répond aussi à des codes : gomina dans les cheveux, pour faire une banane, blousons de cuir noir, jean, chemise sans cravate… Pour les filles, jupe ou robe en chiffon avec jupon, façon pin-up :

Bill HALEY and the comets (1925 – 1981)

Rock around the clock (1952)

Le rock and roll est un genre musical né aux Etats-Unis dans les années 1950, à une époque où lamusique blanche ne plait plus aux jeunes, qui la trouvent trop stricte et puritaine. Des musiciens comme Bill Haley vont mélanger des musiques noires (Rhythm and Blues, Gospel, Blues) etblanches (la country) et créer une musique qui fera danser la jeunesse : le rock and roll. Rock around the clock (1952) est considéré comme le premier grand succès de rock and roll.

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En écoutant cet extrait, nous avons remarqué :

 

Le même thème est répété tout au long de la chanson, sur une grille de blues. C’est une musique faite pour danser. On entend une contrebasse, une batterie, une guitare, et unesection de cuivres.

Voici le LINDY HOP , déjà dansé par la population noire américaine depuis longtemps ...

J'utilise le bon vocabulaire :

Une musique métissée est une musique issue de croisements, de mélanges de musiques diverses qui s’influencent les unes les autres.

Un chorus est la partie principale d’un thème (≈ refrain) sur laquelle on improvise.

Lorsque l’on frappe la pulsation d’un morceau, il y a des temps forts (1 et 3) et des temps faibles (2 et 4). Si ces derniers sont accentués, comme dans beaucoup de musiques actuelles, ils prennent le nom d’after beat.

Le balancement rythmique produit par le « chabada » de la batterie s’appelle le swing et est hérité du jazz.

LED ZEPPELIN est un groupe derock britannique fondé en 1968 et dissous en 1980. Dans la chanson Rock and Roll (1971), on retrouve la grille de blues, mais aussi la voix éraillée et les guitares électriques saturées qui caractérisent le Hard Rock. La grille de blues permet au guitariste Jimmy PAGE d’improviser des chorus dignes d’un véritable guitar hero.

SCISSOR SISTERS est un groupe de musique pop new-yorkaisapparu en 2001. Assimilée au glam rock, leur musique a souvent été critiquée, notamment à cause des paroles. Dans Music is the victim(2004), on retrouve la grille de blues, mais aussi des effets électroniques qui transforment le son.

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